La chauve-souris et le capital ; stratégie pour l'urgence chronique

Traduit de l'ANGLAIS par ETIENNE DOBENESQUE

À propos

Le début de la décennie semble marqué par une accélération de l'histoire de la relation des hommes à la Terre.
Alors que les conséquences du dérèglement climatique, de l'Australie au Kenya, prenaient la forme de méga feux, de cyclones et de nuages de criquets ravageurs, le Covid-19 est venu frapper comme un éclair plus de la moitié de la population mondiale. Rapidement, les mesures de confinement prises par les gouvernements du monde entier ont cependant laissé entrevoir des effets inattendus : les émissions carbones chutaient drastiquement et la nature semblait reprendre un peu de ses droits jusque dans les villes. Et si la crise sanitaire était une opportunité pour la lutte contre le réchauffement terrestre ?
Dans ce court essai, Andreas Malm prend la question à bras-le-corps. Il explique que les deux phénomènes sont biologiquement liés. On sait depuis un moment qu'une des causes premières des contagions zoonotiques (de l'animal vers l'homme et vice-versa) est la déforestation qui détruit la biodiversité... et accélère la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Ensuite, si le virus s'est propagé à une telle vitesse sur le globe, c'est qu'il a emprunté les circuits de l'économie fossile : des routes qui s'enfoncent toujours plus profondément dans les forêts, aux cargos et aux avions, véritables autoroutes virales. Malm décrypte les mécanismes par lesquels le capital, dans sa quête de profit sans fin, produit de la pandémie comme de l'effet de serre, sans fin.
Mais l'analogie a aussi ses limites. Malm rappelle que la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid- 19 s'est accompagnée dès le départ de la promesse d'un « retour à la normale » - et donc à la hausse continue des températures. Si l'énergie déployée par les États pour combattre l'épidémie contraste tant avec leur inaction en matière climatique, c'est aussi qu'elle a touché en plein coeur les métropoles des pays développés, et que personne n'a intérêt à la voir perdurer. Le virus n'est pas, à la différence du CO2, un coefficient du pouvoir et de la richesse. Un tout autre antagonisme pèse sur le climat : un antagonisme social. On sait à présent qu'il est possible d'arrêter, même temporairement, le businessas- usual. Mais dans « le monde d'après-covid-19 », les méthodes bureaucratiques ne suffiront pas à éviter la catastrophe : il faudra des méthodes révolutionnaires.
Sans quoi nous serons condamnés à survivre sur une « planète fiévreuse habitée par des gens fiévreux ».


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  • Auteur(s)

    Andreas Malm

  • Traducteur

    ETIENNE DOBENESQUE

  • Éditeur

    Fabrique

  • Date de parution

    18/09/2020

  • EAN

    9782358722032

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    216 Pages

  • Longueur

    16.8 cm

  • Largeur

    11 cm

  • Épaisseur

    1.6 cm

  • Poids

    162 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Andreas Malm

Andreas Malm est maître de conférences en géographie humaine en Suède et militant pour le climat. Il est
l'auteur de L'Anthropocène contre l'histoire (2017), Comment saboter un pipeline (2020), La chauve-souris et le
capital (2021) et Fascisme fossile (avec le Zetkin Collective, 2021).

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